• 167 - Ma très haute piété

    Réponse faite à un Témoin de Jéhovah prosélyte.<o:p></o:p>

    A vrai dire je me fiche un peu de savoir ce que c'est que, par exemple, la Sainte-Trinité : ce sujet à la réponse insoluble n'offre aucun intérêt pour une âme aussi légère et frivole que la mienne. Mes préoccupations sont moins poussiéreuses que ces vanités toutes théologiques, glacées et sévères.<o:p></o:p>

    D'ailleurs je crois me souvenir que les Témoins de Jéhovah ne reconnaissent pas la Sainte-Trinité, ce qui est déjà un signe de grande hérésie. Je me fiche en effet de savoir ce qu'est exactement la Sainte-Trinité, en revanche je sais qu'il faut y croire dur comme fer pour être reçu dans les salons du Vatican et y déguster des petits fours. C'est ce qui me préoccupe le plus en définitive : faire bonne figure aux yeux de mes pairs.<o:p></o:p>

    C'est ça finalement la religion : juste une affaire de dogmes. Personnellement j'ai pris le parti des dogmes mondains, plutôt que ceux de l'austérité, de la chasteté et de l'économie de plaisirs. En bon sybarite que je suis, je vous invite d'ailleurs à m'imiter dans cette démarche essentiellement esthétisante. Les plaisirs usés à bon escient, sans excès mais sans culpabilité non plus, rendent le coeur de l'homme moins sec, les pensés plus humaines, à l'image de la musique qui adoucit les moeurs.<o:p></o:p>

    Les religions nous conseillent de ne pas user des plaisirs, mais que nous promettent-elles finalement ? Rien que des plaisirs éternels. Chez les musulmans les justes pourront même forniquer tout leur saoul avec des vierges destinées à cet effet. Dans leur paradis la satisfaction la plus primaire des sens est promise... Dans leur paradis encore, et dans le nôtre aussi il me semble, coulent ces fameuses rivières de lait et de miel.<o:p></o:p>

    Sur cette Terre je ne fais finalement qu'annoncer le paradis à travers mes exemples apparemment impies.<o:p></o:p>

     


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  • 166 - Les gueux et le noble

    Détracteurs, détractrices,<o:p></o:p>

    Auriez-vous préféré que je sois lisse, plat, fade, gentil et mollement aimable avec vous tous, à la manière des mondains de la plume qui, curieusement et comme par hasard, trouvent toujours dignes d'intérêt les livres de ceux qu'ils ont en face d'eux ?<o:p></o:p>

    Auriez-vous préféré que je vous parle de la pluie et du beau temps littéraire en ces semblables termes que vous usez ordinairement, c'est-à-dire avec le bout de la plume, avec des précautions puériles et ennuyeuses ? Auriez-vous mieux aimé que je vous parle de mes dernières lectures, que je vous dise que tel ouvrage paru est intéressant, que tel autre est moins intéressant et que le monde littéraire va son train-train avec ses hauts et ses bas, le tout arrosé d'un inoffensif nuage de lait dans le propos ?<o:p></o:p>

    Le débat, vous le préférez au vitriol ou à l'eau de rose ?<o:p></o:p>

    J'ai déjà assassiné le "Bateau Ivre" de Monsieur Rimbaud en cette société si peu choisie. J'ai encore fustigé cet imbécile de Beaumarchais avec son "Figaro". J'ai également dénigré quelques éminents érudits détenteurs d'un savoir encyclopédique et hermétique. J'ai ridiculisé les poètes, encensé les bourgeois, fait l'éloge de la richesse, de ma particule, du vice et du crime. De ces charmants sacrilèges j'attendais quelques beaux duels, des salves de haute volée, de martiaux coups de plume, terribles, historiques.<o:p></o:p>

    Je n'ai récolté que des bêlements, des aboiements et des beuglements. Voire des cancans.

    Mais rien qui ressemble encore à quelque chose de "littéraire". C'est que faire la basse-cour est chose aisée pour de communs volatiles dénués de panache, tandis qu'atteindre les nues est une bien plus difficile affaire. Entre la plume du dindon et celle de la noble créature de Léda, il y a tout un monde.<o:p></o:p>

    Que fais-je donc dans ce poulailler ? Continuez à caqueter tous sur mon compte. Je me réserve pour moi le chant final du cygne.<o:p></o:p>

     


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  • 165 - Ma fierté d'être

    Vous me dites orgueilleux parce que j'ai "l'insolence" de ne pas m'effacer devant ces icônes mortes que sont tous ces auteurs que vous encensez à longueur de temps.

    Ces sortes de légendes à qui vous attribuez implicitement de la valeur surtout par la seule et sotte vertu du temps qui passe (le temps semble bonifier le souvenir des morts illustres), ces idoles que vous semblez adorer de manière imbécile parce que dès l'école primaire on vous a appris à vous incliner devant des faux dieux institutionnalisés par le saint Enseignement National, ces bergers prétentieux de la cause littéraire et philosophique que vous ne suivez de toute façon pas soit par manque de coeur, de talent, de loyauté ou de constance, bref tous ces maîtres à penser et à écrire qui vous volent votre personnalité, ne sont en définitive que des morts qui, à cause de votre intime et directe complicité, usurpent votre droit à être ce que vous êtes.<o:p></o:p>

    Et qu'êtes-vous donc ? Je vous le dis en vérité, vous n'êtes ni plus ni moins que ces petits dieux du panthéon littéraire et philosophique que vous chantez sans cesse, parfois sans rien comprendre à leurs "paroles d'évangile" (comme par exemple certains des vers "rimbalesques"). Mais vous ne la savez pas ou ne voulez pas être reconnus comme tels, trop humbles que vous êtes pour vouloir être autre chose que des éternels petits.<o:p></o:p>

    Vous vous croyez beaucoup moins que ces modèles officiels de la culture classique et vous complaisez dans cette respectable et si valorisante misère de l'être, en indécents et incorrigibles modestes que vous êtes ! Vous mettez tant de fierté à n'être que les "adorateurs" de vos augustes aînés...<o:p></o:p>

    La société aime les gens modestes comme vous. Vous n'osez pas défier les dieux narquois (gens déifiés bien malgré eux...) de ces temples arbitraires, et la Société des gens de Lettres vous est reconnaissante de votre humilité qui assied encore plus son prestigieux mais mensonger monopole (le monopole de la prise de parole dans les salons littéraire).<o:p></o:p>

    Rimbaud, Pascal, Descartes, Montesquieu, rien que des noms de prestige qui vous impressionnent et que vous ne songeriez jamais à railler au nom de votre si précieuse, si chère et impénitente modestie... Mais toutes ces belles gens ont précisément prôné la légèreté, la liberté et le courage de penser par soi-même, l'humour (si salvateur !), l'esprit critique, bref la SOUVERAINE INTELLIGENCE, celle qui vous fait tellement défaut ici !<o:p></o:p>

    Est-ce mon extraordinaire assurance qui vous irrite tant, ou bien simplement mon incommensurable et si inattendu bon sens ? Vous, vous n'êtes sûrs que d'une chose : de votre moindre valeur, de votre statut de moutons, de suiveurs, d'adorateurs, de serfs...<o:p></o:p>

    Les vrais seigneurs de ce monde ne sont pas les gens dénués de digne assurance, de virile certitude, d'indispensable fierté comme vous, mais ceux qui, comme moi, savent tenir tête aux héros. Et cela au nom de rien d'autre que de leur inaliénable, incorruptible et définitive fierté d'être ce qu'ils sont. Nulle lumière de l'esprit, si prestigieuse soit-elle, ne m’empêchera de briller comme l'étoile que je suis.<o:p></o:p>

    Sachons rendre un juste hommage à tous ces empereurs de la Pensée et des Arts qui nous ont précédés, certes. Mais César, parce qu'il est César, ne pourra cependant jamais m'empêcher d'être ce que je suis. Ni de me faire de l'ombre. Une pyramide, si haute, si colossale, si durable soit-elle, n'a pas la vertu de rendre moins glorieux un astre.<o:p></o:p>

    Je suis cet astre. Demeurez ces ternes personnalités si vous le souhaitez, mais de grâce, laissez-moi m'enivrer de mon propre éclat.<o:p></o:p>

     


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  • 164 - Le paradoxe de l'oeuf et la poule : la solution

    Pour répondre à une question évoquée en d'autres lieux, sachez que l'oeuf (autant que la poule) est apparu de manière spontanée. L'on appelait cela au dix-neuvième siècle "LA GENERATION SPONTANEE". L'oeuf et la poule sont deux fruits vivants issus d'un même miracle nommé "MAGIE".<o:p></o:p>

    La magie explique beaucoup de choses en bien des domaines. De plus elle a l'immense avantage de ne pas nous obliger à nous poser des questions trop embarrassantes, voire insolubles. N'avez-vous donc jamais entendu parler des alchimistes, des astrologues, des sorcières, des guérisseurs, des diseuses de bonne aventure, des charlatans même ?<o:p></o:p>

    Ces gens-là savaient vous donner des explications avec beaucoup de sérieux et à grand renfort de chapeaux pointus parfois, moyennant quelques humbles piécettes en or. Avant Newton, avant Galilée, avant Darwin, on croyait à la science héritée des certitudes millénaires. Sur le plan des connaissances tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes en ces temps bénis : il y avait les érudits, jaloux de leur savoir, et les ignares, admiratifs devant ces mages détenteurs de la Vérité.<o:p></o:p>

    Parmi ces ignares, certains étaient prêts à se délester d'une partie de leurs richesses pour en connaître davantage auprès des magiciens sur les mystères de la génération spontanée ou de l'attraction universelle exercée par les génies invisibles.

    Génération spontanée, soleil tournant autour d'une galette terrestre et non d'un globe, attraction terrestre expliquée par les génies invisibles séjournant sous le disque de la terre, etc. Il serait temps de réhabiliter quelques bonnes vérités scientifiques des temps passés...<o:p></o:p>

     


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  • 163 - Les enfants : nos pires ennemis

    Sachez que les enfants sont des monstres par nature vicieux, insolents, bêtes et méchants. Ce sont des infirmes de l'âme : chez eux le démon a une facile, fatale et funeste emprise. Le larcin, le mensonge, l'impureté, le désordre leurs sont choses naturelles, coutumières. Il convient donc de châtier très durement les moindres écarts de la gent puérile.<o:p></o:p>

    Par exemple vous n'omettrez point, vous les parents sévères mais justes, de mettre au goût du jour chez vos enfants les corrections corporelles les plus austères, et ce dès leur plus jeune âge. En effet, il faut habituer très tôt les enfants à la souffrance physique. C'est une excellente méthode éducative.<o:p></o:p>

    Ainsi vous éviterez de laisser se développer leur goût naturel pour la mollesse, le vice, la gourmandise, la luxure. Et vous tuerez dans l'oeuf toute tentative d'extériorisation de tendresse. Faut-il vous rappeler que le désir de tendresse chez les enfants est l'expression de leur faiblesse, de leur débilité physique et psychologique ? Le désir de tendresse chez les enfants est un désir évidemment très puéril, donc stérile, imparfait. C'est avant tout l'aveu de leur grande immaturité.

    Aussi, je vous le dis : méfiez-vous par-dessus tout des enfants. Si vous commencez à les choyer, ils finiront tôt ou tard par vous perdre. Apprenez-leur dès leur plus jeune âge le goût amer de la badine, et vous en ferez de parfaits citoyens, de dignes fils de Dieu, d'irréprochables chrétiens.<o:p></o:p>

     


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